"Regardes le pêcheur !"

Dimanche dernier, j'arrive à l'aéroclub en cette fin de vacances : aujourd'hui, nous irons à Chateau-Thierry LFFH, petit terrain situé à l'est de Paris.

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Les avions sur tous sur le parking près du hangar et personne ne profite de ce CAVOK pour voler. Serait-ce trop tôt ? A 9h30, après vérification de la météo et des derniers paramètres pour terminer la préparation de ce vol, je marche vers l'avion. Un Cessna 150 part en instruction et j'aperçois un autre avion, un TB9 dans lequel le pilote est au téléphone et rentre à l'aéroclub.

On met en route peu avant 10h et nous décollons de Pontoise à 10h15 piste 05. Je quitte la fréquence de Pontoise quelques minutes plus tard avant d'arriver à l'intersection entre notre route et l'A16 : 1e checklist points de report. Nous avons à gauche la TMA 1 de Creil et l'aérodrome de Persan LFPA. De Gaulle est sur notre droite. On voit plus loin quelques bâtiments blancs de l'aéroport. J'informe rapidement Persan de notre transit mais personne ne nous entends. Sur ce terrain aussi, peu de personnes se sont levées tôt ou sont parties en vacances. Le transit entre Persan et Le Plessis ressemble plus à une sinusoïdale qu'une droite. J'évite Presles, Viarmes et Luzarches avant d'arriver au-dessus de l'A1. Un château au milieu d'une forêt passe sur notre droite. On passe ensuite avec Paris INFO et une jolie voix me réponds ( "une voix d'hôtesse de l'air" selon mon instructeur ) après que je lui ais indiqué notre passage au Nord du Plessis en direction de LFFH. Des avions s'annoncent au Plessis dont un Cirrus SR22 que je remarque au bout de l'aile gauche. Je me sers ensuite de BSN, le VOR de Boursonne pour les 20nm restants sur cette branche vers LFFH. Pour l'instant, Eric ne m'a fait aucune remarque : le vol et la navigation se passent bien ! Avec le peu de repères après Le Plessis, j'essaie de conserver mon cap, en me servant de repères d'alignements. J'ouvre volontairement le cap à droite vers une ligne TGV qui accompagne l'A4.

Château-Thierry LFFH.

Verticale AD pendant 30s afin d'apercevoir la manche à air, piste 04 en service puis je m'intègre dans le circuit de piste à 1400ft. En fin de vent arrière, le terrain ne se repère pas facilement avec la présence d'arbres à gauche de la piste. J'arrive au-dessus du seuil décalé puis je remet les gaz, LFFH étant un terrain à usage restreint.

Alors que je survole l'A4, cette fois en montée initiale, Eric m'annonce un déroutement. Je me dirige en direction de la ville de Crouy, le seul point tournant entre Le Plessis et LFFH. J'organise le déroutement : checklist TRACER. Je prends un bout de scotch gradué tous les 5nm. Coulommiers LFPK, situé à 15nm sera notre terrain de déroutement. On devrait passer au-dessus de la Marne, au travers de Meaux puis de l'A16. 

Alors que l'on approche de la Marne, mon instructeur aperçois "un bout de piste" le long de ce fleuve. Il annonce une panne moteur puis j'effectue un encadrement de celle-ci.
La piste en question n'est pas large et semble très courte mais elle est bétonnée.

Je remet les gaz en finale et Eric reprend les commandes : on gagne du temps en souhaitant virer à droite pour rependre notre route quelques secondes après la mise en montée. Il effectue un virage à grande inclinaison et à 300ft sol, me dit : "Regardes le pêcheur". L'avion étant en gros virage, je le remarque facilement au-dessous du Cessna, à côté de son bateau. Il nous salue. Il ne doit pas souvent voir d’avions à cet endroit !

Coulommiers LFPK.

Nous intégrons le tour de piste 09C à 11h31 après avoir eu besoin de quelques virages verticale terrain pour repérer l'une des 2 manches à air de LFPK. La piste 09C en dur est entourée de 2 pistes en herbes. J'arrive en vent arrière à 1200ft et un avion s'annonce verticale terrain. En fin de vent arrière, mon instructeur me demande de remettre le cap vers Pontoise. Je quitte le tour de piste, Eric souhaite de joyeuses Pâques et je quitte la fréquence.

Je survole par la droite la ville de Meaux, que l'on repère facilement en croisière à 1500ft. On passe sous la CTR 1 de Paris jusqu'à Nanteuil en évitant Le Plessis, où l'on remarque sur la fréquence plus d'avions que ce matin. J'affiche le QDM 268 de Pontoise avant de repasser par le Parc Astérix et l'A1. Alors que l'on passe au-dessus d'une hélistation, je passe avec Pontoise APP. J'entends sur la fréquence un pilote demander un atterrissage piste 08. A ce moment, je pense qu'il parle de la piste 05 mais Eric remarque la 1e erreur de cette navigation : j'ai affiché 118.600 et non 118.800 pour contacter l'approche. On demande une arrivée piste 12 dans l'axe qui est refusée à cause de passagers malades à bord d'un Cessna 172 qui atterrit piste 30. Je demande à mon instructeur si nous pouvons faire une PTE et nous terminons avec un encadrement après lequel je pose le F-GRDR.

2h18 de vol pendant lesquelles je découvris 2 nouveaux terrains. Ayant réussi cette navigation, où j'eus le temps de parler et de profiter du CAVOK, nous commencerons les vols de révisions avant le Brevet de base, puis le PPL.

Une magnifique navigation matinale.

Dimanche dernier, à 9h, alors qu'une perturbation arrive à l'ouest et que la météo est incertaine, comme lors de ma dernière navigation vers Amiens, je m'installe devant l'écran d'ordinateur à l'aéroclub. Personne n'est là. L'aéroclub est vide, jusqu'à l'arrivée d'un instructeur.
Les métars de Pontoise et Le Bourget annoncent des TCU ( towering cumulus ). On relève aussi la présence de CB. Néanmoins le ciel de traine est accompagné de bonnes visibilité en région Parisienne jusqu'aux littoraux où une perturbation ne tarde pas à arriver. Certains vols prévus dans la journée sont annulés et de nombreux pilotes se pressent ce matin pour faire fonctionner leurs appareils.

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Aujourd'hui, nous prévoyons une navigation entre Pontoise et Bernay LFPD en passant par la base militaire d'Evreux. Nous utiliserons les points ET, EG, EL et WN en route vers Bernay. Puis au retour, nous transiterons par WD et WS et Mantes situés au sud de LFOE.
Eric a des problèmes avec son casque et préfère voler sur le F-GRDR dans lequel nous embarquons pour théoriquement 1h37 de navigation. Après quelques messages radio, je remarque que les transmissions entre la tour et l'avion sont meilleures. Il faudrait malgré cela que je change de casque. Au point d'arrêt B23, un A380 d'Air France passe au dessus du terrain de Pontoise puis on s'aligne piste 23 derrière un Cirrus SR22 avant de décoller à 9h23.

La navigation.

Le VOR de Pontoise est utilisé sur cette 1e branche entre LFPT et ET de 20nm. Sur le QDR 285 de PON, on atteint en 7 minutes la ville de Magny. Après quelques minutes de vol, on se réjouit des conditions de vol. En l'air, le ciel de traine nous offre une bonne visibilité. La dérive en vol est nulle et le vent est faible. On sors de la TMA de Pontoise. Avant l'entrée de zone d'Evreux, j'affiche la fréquence puis on contact l'approche de LFOE. Personne ne répond, mais on reçoit un message automatique émis par l'aérodrome militaire. Les messages radio doivent être émis sur 119.900 en auto information et les passages verticales terrains sont autorisés. On annonce que l'on transit à 2500ft QNH 1015. On utilise les radiales du VOR d'Evreux pour des flanquements. Ils sont affichés sur la carte région Parisienne où l'on remarque que le transit est préféré à 1600ft. Eric m'explique que c'est pour passer sous le plan d'approche des avions militaires qui font parfois des entrainements autour de l'aérodrome. On passe ensuite le point EG et la ville des Andelys sur la droite. Après le survole de la seine, on aperçois Rouen.

Je demande à mon instructeur comment est le terrain de Saint cyr la champagne, mal connus des pilotes VFR Parisiens. Il me propose d'aller le voir. Quelques minutes plus tard, j'aperçois une piste en dure, au milieu d'une forêt et sur une colline.

Eric m'explique qu'il s'agit d'un terrain surprenant et qu'en finale on a l'impression de se poser un terrain en montagne. On se rapproche du terrain puis il simule une panne moteur. Très vite, il faut effectuer une PTE.

Le vent étant très faible, je choisis la piste 25 et j'effectue une prise de terrain par encadrement main droite. Nous sommes un peu haut, mais je sors les pleins volets en finale. On décide de remettre les gaz car il s'agit d'un terrain privé puis Eric préfère prendre les commandes à cause de la présence de reliefs dans l'axe de piste. Sur la droite, un Beech Bonanza est garé sous un abris en bois. Après la piste, on évite plusieurs collines en effectuant un virage à droite puis à gauche avec une vitesse de montée faible.
On rejoint ensuite directement WN et le QDR 298.

Le déroutement.

Au moment où l'on passe la ville de Neubourg, Eric m'annonce que l'on doit se dérouter. Je prends alors un log de nav et je reviens sur la ville de Neubourg, notre dernier point de report, pour effectuer la checklist déroutement.

Trait, Top, Route ( espace aériens ), Altitude, Cap, Estimées, Essence et Radionavigation.

J'utilise le bout de scotch que j'avais collé sur la carte région Parisienne lors du briefing pour tracer la route vers l'aérodrome choisi : Dreux LFON. Le déroutement commence à 10h07. Pour rejoindre Conches en ouche, située au 170°, je décide de suivre une route qui se dirige vers ce point de report. En suivant celle ci, nous arrivons en 9 minutes sur la radiale 245 d'EVX. On passe ensuite WD sur le QDR 208. J'ai du mal à repérer WS qui se situe à l'intersection de 2 lignes à hautes tensions après une grande route. L'aiguille passe à droite sans que je le vois. Je préfère faire un virage de 180° puis j'aperçois WS avant de prendre la direction de Dreux. On doit rester au dessous de 2000ft pour rester en VMC alors que l'on passe à droite de la ville de Dreux.

Le terrain de LFON est situé au sud de celle ci et la verticale à 2000ft. Je m'intègre pour un touché piste 04 en prenant un repère à 45° par rapport à la verticale terrain, en descendant à la hauteur du circuit et informant sur 118.2 que je suis en vent arrière. J'effectue un joli atterrissage de précaution sur la piste en herbe puis j'évite des obstacles dans l'axe de piste.

Le retour à Pontoise.

On repart vers Pontoise en passant par Mantes à 1000ft. La météo se dégrade. Eric souhaite que l'on rentre à Pontoise en volant plutôt bas, pour que je m'entraine à suivre notre route avec de nombreux villages qui arrivent rapidement sous nos ailes, en cas de météo mauvaise. Il faut faire attention à d'éventuels obstacles comme des antennes. A cette altitude, on a pas le temps de "s'endormir" aux commandes.
La météo continue de se dégrader. L'AFIS de Pontoise ne nous transmet la clairance pour s'intégrer en vent arrière que 4 minutes après l'entrée de TMA et l'antenne de Chérence. 3 avions sont devant nous pour l'atterrissage. J'effectue un autre atterrissage de précaution avant de rentrer à l'aéroclub. A l'aéroclub, des pilotes VFR annulent leurs vols. En descendant du Cessna 150 après 2h10 de vol, Eric me demande si je suis pressé ce midi. Je réponds que je dois rentrer pour réviser. Indirectement, je viens de refuser un tour de Paris en Cessna 172. Ah oui, bon après midi !

Le 24 avril : LFPT Chateau Thierry LFFH.

Amiens et déroutement par Creil

2 semaines après Dieppe et Rouen, nous avons continué les navigations le week end dernier avec une autre grande navigation prévue : LFPT, Amiens LFAY, Soissons LFJS puis LFPT. Elle représente 148nm alors que nous avions parcourus 117nm entre Pontoise, Dieppe et Rouen. Il s'agit donc d'une autre belle navigation d'environ 2h aux commandes du F-BS.


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La navigation est préparée, les cartes VAC et le dossier météo imprimés, le log de nav rempli, les branches tracées sur les cartes et les NOTAM puis SUP-AIP étudiés. Comme pour le dernier vol, les METAR de certains aérodromes Parisiens ne sont pas accueillants. On peut partiellement pratiquer le VFR donc nous décidons de partir.
A 11h, l'avion est préparé et j'attends mon instructeur devant la pompe Hispano. On effectue un petit briefing sur la navigation, le passage par la verticale de Beauvais LFOB et j'en profite pour lui poser des questions sur quelques éléments comme l'éventuel contact radio avec le SIV de Lille et le transit vers Amiens.

On décolle piste 05 pour 2h de navigation. A 500ft sol, j'intercepte le QDM 014 de BVS. En altitude, l'atmosphère est beaucoup plus calme. La visibilité en l'air est un peu réduite mais le ciel est confortable. 6 minutes après, nous arrivons au-dessus d'une autoroute située sur la gauche de Méru. Les checklists sont effectuées puis nous continuons notre route vers Beauvais. Le VOR est à 8 minutes. Avant de pénétrer dans les TMA de LFOB, on contact Beauvais APP sur 119.9 et je demande l'autorisation de transiter vers Amiens à 2500ft. On arrive à la verticale de BVS.

Sur notre gauche, je découvre l'aéroport de Beauvais célèbre pour son accueil de nombreux Boeing 737. Alors qu'un Cessna 150 est en montée initiale, j'aperçois un 737-800 qui prend de la vitesse piste 12 de 2430m.

Rapidement, on demande de monter à 3500ft. Eric me montre comment mixturer l'avion. J'appauvris le mélange à l'aide de "la manette rouge" cran par cran jusqu'au moment où le moteur perd de la puissance. Après que l'aiguille qui indique le RPM ait bougé, je repousse la manette pour remettre 2500tours/minute. C'était la 1e fois que j'effectuais le mixturage du Cessna 150 en croisière. On rencontre des éoliennes sur notre droite qui consituent le prochain repère VFR puis je commence le briefing arrivé sur Amiens LFAY.

L'aérodrome est situé à 7km à l'est d'Amiens. Le vent étant du 060° à Pontoise, on s'attend à ce que la piste 12 soit en service même si les cartes WINTEM prévoient des variations concernant l'orientation du vent lors de l'arrivée d'une perturbation à l'ouest. J'annonce sur 123,400 que nous sommes verticale terrain à 1700ft puis je m'intègre en vent arrière piste 12. J'ai du mal à apercevoir la piste à cause du soleil et d'une visibilité faible. Je passe à gauche de Blangy puis avant l'intersection de 3 routes, je vire en base puis en finale. Malgré une vitesse élevé, je pose bien l'avion avec un petit vent de travers puis je remet les gaz vers Soissons. L'appareil bouge beaucoup au dessous de 1000ft sol. Je rempli difficilement le log de nav après avoir stabilisé l'avion.

Reprendre la navigation après un touché est souvent périlleux et difficile. Il faut ressortir la carte OACI qui a volé sur le côté pour sortir la carte VAC du terrain ou pour remplir le log de nav mais elle peut aussi être sous de nombreux papiers. J'affiche rapidement les fréquences utiles sur cette branche : Creil et 113.650 le VOR de Montdidier qui nous permettra de prendre des flanquements sur notre route vers LFJS. Je me bat pour stabiliser l'avion et je prends le top avant de prendre la direction de Moreuil située au cap 136° à 7nm d'Amiens.

Le déroutement.

Alors que l'on vient de dépasser Moreuil et que l'on vole en direction de l'intersection entre notre route et une autoroute, le FI m'annonce que l'on se déroute pour cause météo. Il s'agit plutôt d'une simulation car même si la visibilité est faible, on pouvait continuer notre route vers Soissons. Comme nous n'avions pas vu l'exercice de déroutement, Eric m'explique comment procéder pour effectuer et organiser notre navigation. On passe rapidement avec Beauvais. L'AFIS, informé que nous effectuons un exercice de déroutement et que nous passons par la base militaire de Creil, nous demande combien nous sommes à bord.


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Alors qu'on suit une autoroute vers le point NE de Creil on quitte la TMA 3.2 de LFOB. Le sympathique contrôleur nous informe que Creil est prévenu de notre venue sous leur CTR pour transiter et on se réjouit de cette information. Je fais attention de rester à 1200ft puis on passe le point NE avec le transpondeur 3441. J'essaie d'émettre de bon messages radio. Alors que l'autoroute part sur la droite après la ville de Le Fayel, je continue de suivre une ligne TGV. L'aiguille se centre lorsque nous passons le point SE et le QDR 109 du VOR CRL de Creil. Peu après, un TGV passe et j'aperçois sur notre droite un Piper PA28 qui survole la ligne TGV par la gauche. Il arrive dans nos 2h et passe à 100m.

Pour la fin de cette navigation, on reste entre les 2 espaces interdits au VFR : Creil et la CTR de De Gaulle. J'évite Viarnes et Presles. Je suis un peu fatigué par le passage par Creil et c'est dans ces moments que l'on aimerait piloter un avion plus confortable que le Cessna 150. On atteint les limites entre avion d'école et de voyage. Je rentre à Pontoise par le sud est de la CTR. On termine ce vol par une simulation de panne moteur et une prise de terrain par encadrement main gauche. L'atterrissage est propre et on rentre au parking.

Je n'ai pas beaucoup sorti l'appareil photo, la navigation étant chargée et ne laissant pas beaucoup de temps même en croisière. Lors du débriefing, je suis d'accord avec Eric sur le fait que l'intégration à LFAY était hésitante et la gestion du déroutement un peu lente. Néanmoins, la branche entre LFPT et LFAY s'est bien passée et j'espère améliorer cela la semaine prochaine entre Pontoise et Bernay LFPD, avec probablement un déroutement puisqu'il m'expliqua comment bien procéder.